Juste quelques lignes pour se souvenir qu'en 1964, Monsieur FERRAT a découvert mon département, et n'en est plus reparti. J'ai eu la chance de le rencontrer en 1971, il avait donné un "coup de main" à mon beau frère musicien professionnel.
Plusieurs fois je l'ai croisé lors de spectacles au théatre de Privas, où il venait sans bruit... je me souviens de lui, avec son blouson de daim marron... beaucoup de respect, personne ne l'importunait, il était là en spectateur.
Cet homme nous a laissé tellement de belles chansons qu'on ne peut pas l'oublier, ni l'aimer, même si on n'a pas toujours partagé toutes ses idées à certains moments de sa vie.
Deux années aujourd'hui qu'il a rejoint le cimetière d'Antraigues, le village qu'il avait choisi, et il nous manque. Des milliers de personnes viennent depuis lui rendre hommage, le village étant tout petit, des navettes de mini-bus, depuis les villes environnantes sont mises en service l'été pour que ces visiteurs puissent y accéder.
(photo prise sur internet)
La montagne est une chanson culte pour les Ardèchois.
Beaucoup d'autres sont magnifiques, je les porte dans le coeur : ma môme, ma fille, deux enfants au soleil, le chataignier, nuit et brouillard, c'est beau la vie, que serais-je sans toi, on ne voit pas le temps passer, ma France, sacré félicien,, les touristes partis, oural ouralou écrite pour son chien qui venait de mourir, et tellement d'autres....
je vous donne les paroles de notre hymne Ardèchois :
Ils quittent un à un le pays
Pour s'en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets
Du formica et du ciné
Les vieux ça n'était pas original
Quand ils s'essuyaient machinal
D'un revers de manche les lèvres
Mais ils savaient tous à propos
Tuer la caille ou le perdreau
Et manger la tomme de chèvre
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?
Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu'au sommet de la colline
Qu'importent les jours les années
Ils avaient tous l'âme bien née
Noueuse comme un pied de vigne
Les vignes elles courent dans la forêt
Le vin ne sera plus tiré
C'était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
A ne plus que savoir en faire
S'il ne vous tournait pas la tête
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?
Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l'autre non
Et sans vacances et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n'y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie
Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s'en faire
Que l'heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l'on aime
Et rentrer dans son H.L.M.
Manger du poulet aux hormones
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?
Bonne soirée à tous et gros bisous